COMMENT LE CDER A-T-IL PU SE FAIRE ARNAQUER DE PLUSIEURS MILLIONS ?

Fraude faux RIB

L’association de gestion et de comptabilité CDER, dont le siège se situe à Châlons, fait les frais d’une arnaque au faux président évaluée à plusieurs millions d’euros. Une enquête d’ampleur internationale est en cours. Née en 1956, l’association CDER, spécialisée dans l’expertise comptable, rassemble environ 700 collaborateurs basés pour la plupart dans la Marne, mais aussi les Ardennes, l’Aube et l’Aisne. Elle accompagne 12 000 clients dans des secteurs d’activité variés et s’impose comme la plus grande structure de ce genre en France. D’où le message adressé à ses adhérents suite à l’escroquerie aux faux ordres de virement international (Fovi) dont elle est victime. « Personne n’a eu accès aux données de nos adhérents, précise-t-on au service communication. Il ne s’agit pas d’une intrusion dans notre système informatique mais d’une usurpation d’identité. » En l’occurence, celle du président, Hervé Jacquinet, qui ne souhaite pas s’exprimer sur ce dossier tant que l’enquête est en cours. Les faits remontent à décembre et résultent d’un processus bien ficelé. D’abord, pirater la boîte mail et la ligne téléphonique du président pour se familiariser avec son style, ses expressions, puis cibler la personne en charge des affaires comptables au CDER. Ensuite, contacter cette personne sur WhatsApp et par mail en se faisant passer pour le président, et lui demander de réaliser les virements à l’étranger. Enfin, s’assurer qu’elle restera discrète sur ces transferts. « Ils ont prétexté le rachat d’une grosse entreprise via une opération boursière qui ne devait pas être divulguée pour l’instant, raconte Me Gérard Chemla, l’avocat du CDER. Ils ont aussi mis en scène le prétendu avocat d’affaires d’un cabinet parisien réputé, mais factice, pour rendre ces virements crédibles. » LA RESPONSABLE COMPTABLE MISE À PIED Assez crédibles pour répéter l’opération une dizaine de fois et détourner plusieurs millions d’euros sans même un seul contact avec le – vrai – président ou le directeur général ? « C’est une affaire rocambolesque, effectivement. Le télétravail et les échanges à distance développés à cause de l’épidémie n’ont pas aidé. De grandes entreprises ont déjà été victimes de cette mécanique redoutable. La responsable comptable a été manipulée pendant dix jours environ. » Son manquement à plusieurs procédures internes – le CDER évoque une « défaillance humaine avérée » – lui a néanmoins valu d’être mise à pied. UN MANQUE DE VIGILANCE DE LA PART DE LA BANQUE ? Tout aussi surprenant : l’absence de réaction de la banque face à ces mouvements d’argent. « Elle a laissé passer des virements colossaux et répétitifs, parfois trois dans la même journée, vers des banques étrangères. Il semblerait que la comptable ait été contactée par téléphone pour vérification, mais elle n’est pas la propriétaire du compte concerné. » Le CDER pourrait-il se retourner contre sa banque ? « C’est une question qu’il va devoir se poser, concède le défendeur. Deux plaintes ont été déposées pour escroquerie et usurpation d’identité. Les investigations suivent leur cours, notamment pour retrouver et bloquer une partie de l’argent versé dans plusieurs pays. » Les pertes ne seront pas prises en charge par les assurances dans un tel cas de figure. D’ores et déjà, l’association prévoit de renforcer ses procédures de contrôle. « Cette structure est solide. Il n’y aura pas de conséquence en termes d’exploitation, comme des licenciements par exemple. » Ses réserves financières, en revanche, risquent d’être lourdement entamées.   Source : L’hebdo du vendredi

LES PIRATES FAVORISENT LE PHISHING

fovi ou arnaque au président

La technique dite du hameçonnage est privilégiée par les pirates informatiques, selon une étude de Microsoft. En matière d’attaques informatiques, il y a aussi des modes! Microsoft vient de publier un rapport sur les principales tendances de cyberattaques en 2019 dans le monde. Si le ransomware – un logiciel informatique malveillant qui prend en otage les données informatiques avant de demander une rançon- ou encore le crypto-mining – c’est-à-dire un virus qui vient infecter la puissance de calcul informatique d’un ordinateur qui valide les transactions réalisées en cryptomonnaie- est en diminution, les pirates informatiques privilégient le phishing. Cette technique dite du hameçonnage consiste à obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité. Selon Microsoft, le phishing par e-mail est passé de 0,2 % en janvier 2018 à 0,6 % en octobre 2019. Un chiffre qui représente des milliards de mails… Usurpation du nom de domaine « Même si la technologie améliore la détection du phishing, les pirates continuent à perfectionner leurs techniques », explique le géant informatique américain. Et d’ajouter : « nous voyons des pirates utiliser l’usurpation de nom de domaine pour usurper l’identité des e-mails comme s’ils provenaient de marques ou de collègues connus comme des méthodes efficaces pour amener les utilisateurs à cliquer sur les e-mails ouverts. » Mais l’une des techniques les plus impressionnantes consiste à influencer les résultats de recherche de Google en canalisant le trafic de sites légitimes vers les sites des cybercriminels. Les sites web ciblés montent dans les résultats de Google pour certains termes très spécifiques. Et comme dans les moteurs de recherches, les internautes ont tendance à « cliquer » dans les premiers liens, les victimes qui cliquent sur ce lien dans google se retrouvent sur un site web contrôlé par des pirates et arrivent directement sur la page de phishing. Une autre arnaque est signalée par le site Futura Tech. Cette « autre méthode payante repose sur la création de pages introuvables affichant l’erreur 404. Ce procédé permet aux cybercriminels de passer outre les systèmes de détection de phishing », précise ce site. Dès que c’est l’utilisateur clique sur le lien, celui-ci est redirigé automatiquement vers le piège. Attention aux mots de passe La troisième menace est plus connue. Elle consiste à tromper les utilisateurs via des mails, à faire croire à l’utilisateur qu’il est sur un vrai site bancaire, d’assurance… Là, les pirates cherchent à obtenir les coordonnées et des informations bancaires de l’utilisateur. C’est à partir de ce moment que les cyberattaquants réalisent leur campagne de mail. Microsoft tire aussi la sonnette d’alarme sur les mots de passe qui représentent des failles pour les utilisateurs. « La réutilisation de mots de passe sur plusieurs services basés sur des comptes est courante », ajoute l’étude. Sur près de 30 millions d’utilisateurs et leurs mots de passe, la réutilisation et les modifications de mots de passe étaient courants pour 52 % des utilisateurs. Selon Microsoft, 30 % de ces mots de passe modifiés mais aussi tous les mots de passe réutilisés peuvent être piratés en seulement moins de « 10 suppositions » par les hackers. Microsoft assure mettre en place des parades pour lutter contre ce phénomène. Source : Le parisien