DETOURNEMENT DE FONDS, LES BONNES PRATIQUES

Un détournement de fonds, ça n’arrive pas qu’aux autres, la preuve en chiffres 55 % des entreprises françaises ont été victimes d’une fraude au cours des vingt-quatre derniers mois et 44 % craignent un acte de cybercriminalité*. Tous types d’organisations et de secteurs d’activités sont touchés par les trois domaines phares de la fraude financière : le détournement d’actifs pour 56%, la falsification d’états financiers et la corruption. Dans 70% des cas, le fraudeur est un homme âgé de 36 à 55 ans, occupant un poste de manager, le plus souvent dans le département finance ou les opérations. Plus de 60 % des fraudeurs exercent dans l’entreprise victime depuis longtemps (+ de 5 ans) et dans 54 % des cas, les fraudes sont commises par des collaborateurs ayant des fonctions d’encadrement ou de direction. Cerise sur le gâteau, le fraudeur est souvent récidiviste : dans 93 % des situations analysées, il a commis plusieurs infractions avant d’être découvert. Les organisations qui présentent le plus de risques de détournements de fonds ? Les entreprises à points de vente multiples présentes dans les secteurs d’activités de la grande distribution, la distribution, l’hôtellerie, la restauration, mais aussi les groupes opérant sur des marchés à forte implantation internationale. Détection, prévention et investigation contre la fraude La prévention passe par la surveillance régulière, par l’analyse des données comptables et financières de la société et de toutes celles qui constituent un groupe s’il y a lieu. Le but de ces investigations récurrentes est de mettre en évidence des transactions frauduleuses. L’installation d’outils et de logiciels dédiés est forcément une des clés de voute de la détection des tentatives de détournements. Ces analyses ne dispensent pas de mettre en place des process supplémentaires comme par exemple, la recherche d’informations publiques sur des sociétés ou des personnes et l’analyse des données électroniques (whistleblowing & data-mining). Gardons à l’esprit que 43 % des fraudes reportées ont été détectées grâce à l’analyse informatique. Autres idées anti-détournement de fonds : nommer un « fraud officer » créer un code éthique & cartographie des risques sensibilisation et formation des salariés Action de sensibilisation La communication est un élément clef dans la prévention contre les détournements de fonds. Sans craindre de donner des idées aux collaborateurs, les personnes en responsabilité doivent s’emparer de la question et sensibiliser tous les collaborateurs de l’organisation. Au sein de l’entreprise, les alliés de l’honnêteté sont plus nombreux que les fraudeurs. De plus dès lors qu’une fraude est signalée, l’entreprise se doit de réagir avec diligence, car, au-delà du préjudice financier direct, l’absence de réaction pourrait susciter l’incompréhension et un sentiment d’impunité.
ARNAQUES AUX COORDONNEES FOURNISSEURS: COMMENT LES EVITER?

Les arnaques financières, escroqueries et abus de confiance ont fait un bond de 24% en 5 ans selon le ministère de l’Intérieur. L’année dernière, 70% des entreprises avaient subi au moins une tentative de fraude. Les entreprises de toutes tailles sont menacées par les arnaques. Des escroqueries substantielles qui reposent souvent sur les coordonnées fournisseurs, l’indispensable RIB : facile à mettre en œuvre, c’est une pratique malheureusement lucrative et efficace car elle prend du temps à être détectée. Qu’est-ce qu’une arnaque aux coordonnées ? Cette arnaque passe par le changement des coordonnées de paiement d’un fournisseur au profit d’un tiers complice. Dès lors, les règlements vont partir vers le fournisseur habituel de l’entreprise mais ils arriveront – grâce au changement des coordonnées bancaires – sur un compte frauduleux, au profit d’un escroc. Comment fonctionne cette fraude ? La mise en œuvre est relativement simple : il suffit de créer de fausses adresses emails, de disposer d’un RIB et de connaissances basiques sur l’organisation sociale de l’entreprise. Aucune information confidentielle n’est vraiment nécessaire. Toutes les informations sur les relations commerciales entretenues par l’entreprise se trouvent aujourd’hui sur internet (fournisseurs, partenaires, adresse de domiciliation et même bailleur). Il en est de même pour trouver la personne qui gère en tant qu’administrateur le fichier des coordonnées bancaires fournisseurs de l’entreprise, elle s’est probablement identifiée sur les réseaux sociaux professionnels. Dès lors, l’arnaque se déroule. Dès que le vrai fournisseur émettra la prochaine facture, le règlement interviendra sur les nouvelles coordonnées bancaires. Il en est de même si l’escroc émet de fausses factures, c’est alors une fraude aux faux fournisseurs. La fraude au faux fournisseur La fraude est bien sûr basée sur une arnaque aux coordonnées bancaires. Ici, l’arnaque consiste à exploiter à deux reprises l’asymétrie d’informations existant entre le client et le fournisseur. Elle est doublement redoutable… Tout d’abord, l’imposteur se fait passer pour un responsable comptable ou financier de l’entreprise cliente auprès du fournisseur, il lui demande des informations sur les factures restant à régler. Il contacte ensuite l’entreprise cliente en adjoignant les factures correspondantes et les fausses coordonnées bancaires. Quelles solutions? Si les escrocs parviennent mettre en place ces arnaques, cela signifie qu’il existe des faiblesses dans les systèmes. Nos entreprises doivent mettre en place des procédures en interne, ne pas compter uniquement sur la vigilance des banques et déployer des outils simples et adaptés à leurs objectifs. Le succès réside dans l’implantation de solutions simples et permanentes. On peut, par exemple, instaurer un système de double signature dès que le virement dépasse une certaine somme, voire installer un logiciel bloquant toute transaction sur un tiers modifié sans la validation d’un responsable accrédité. Mata, spécialiste de la sécurité des paiements, vous accompagne dans l’identification de vos risques et la mise en place de solutions adaptées à votre organisation.
Fraude : le chèque est utilisé dans 46 % des opérations frauduleuses

Les vols par chèque bancaire ont progressé de 20 % l’an dernier pour atteindre 540 millions d’euros, soit davantage que les 470 millions issus de la fraude à la carte bancaire. Alors que le nombre de chèque émis chaque année continue de baisser, la fraude augmente, ce qui inquiète la Banque de France. L’usage du chèque continue de se réduire en France. Mais le nombre de chèques volés ou détournés augmente, si bien que ce moyen de paiement est désormais le moins sûr. « Le chèque est devenu en 2019 le moyen de paiement le plus fraudé, à la fois en valeur absolue et en taux de fraude », indique l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement qui a publié son rapport pour l’année 2019 ce mardi 22 septembre. Le chèque est désormais utilisé dans 46 % des opérations frauduleuses, quand la carte bancaire n’est présente que dans 40 % de ces opérations. Selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, qui dépend de la Banque de France, c’est la première fois que les montants volés en utilisant des chèques sont plus importants que ceux détourné par la fraude à la carte bancaire (540 millions l’an dernier contre 470 millions d’euros pour la carte). Le montant volé a progressé l’an dernier de 20 % pour les chèques et de 7 % pour la carte bancaire. « Le montant moyen d’un chèque frauduleux progresse à 2 938 €, contre 2 700 en 2018 », note le rapport. Les cartes bancaires dix fois plus utilisées que le chèque En parallèle, le rapport relève que l’usage du chèque a continué à reculer en France en 2019, avec une baisse de 9 % du nombre émis. Il n’est plus utilisé que pour régler 6 % des transactions, très loin de la carte bancaire qui a assuré 55 % des paiements scripturaux (hors paiements en liquide). Les Français ont signé l’an dernier 1,6 milliard de chèques quand ils ont réglé plus de 14 milliards de fois des achats avec leur carte bancaire. « Au fur et à mesure que l’usage du chèque diminue, tout se passe comme s’il y avait moins de vigilance », a déploré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, en présentant ce rapport 2019. Il a aussi relevé que la fraude se reporte d’autant plus sur le chèque que les contrôles se renforcent sur les paiements par carte. Se disant attaché à ce que les Français conservent leur « liberté de choix » entre tous les moyens de paiement, il a annoncé le lancement d’une concertation pour adopter de nouvelles normes à l’horizon 2021. Les banques devront renforcer les contrôles avant d’honorer un chèque et modifier leur fabrication pour y intégrer des marqueurs de sécurité. Des « mules » pour encaisser les chèques Ces chèques sont alors utilisés pour régler un achat, ou pour être encaissés sur un compte bancaire. Un type de fraude se développe : il consiste à recruter des « mules » sur Internet, des personnes chargées d’encaisser un chèque sur leur compte, moyennant une commission. Ils font alors un virement à la personne qui leur a remis le chèque. Et souvent, ce chèque est ensuite rejeté par la banque, si bien que les« mules » sont en définitive les vraies victimes de la fraude. Un autre grand type de tricherie consiste à falsifier le montant ou le bénéficiaire d’un chèque régulièrement émis. Cela représente 27 % des montants détournés. Enfin, la contrefaçon de chèque, fabriqués à partir d’une feuille blanche, représente 14 % des montants volés. source : La Croix